Audit énergétique : combien ça coûte ?
Dans le cadre de la loi Grenelle 2 sur la réduction des émissions à gaz à effet de serre, une série de mesures ont été prises pour améliorer les performances énergétiques du parc immobilier français. La réglementation thermique RT 2012 a pour but d’encadrer le secteur du bâtiment pour l’inscrire dans une démarche écoresponsable et moins gourmande en énergie.
C’est dans cette optique qu’un audit énergétique doit être effectué avant fin 2017 dans les logements collectifs de plus de 50 lots. Il vise à faire un état des lieux des performances des bâtiments construits avant 2001.
À la charge des propriétaires, cet audit est réalisé par un professionnel habilité selon un cahier des charges précis.
Combien coûte-t-il et à qui faire appel pour le réaliser ?
Comment se déroule un audit ?
Tout d’abord, il est important de savoir qu’il devra être porté à l’ordre du jour de l’AG de la copropriété avant fin 2017. Compte tenu du fait qu’il est à la charge de l’ensemble des propriétaires, ils devront choisir ensemble le professionnel qui devra le faire.
Dans le meilleur des cas, il est préférable de faire également appel à l’architecte qui était en charge de la réalisation de l’édifice, personne ne le connaît mieux que lui. Ainsi, le bureau d’études thermiques et l’architecte travailleront de concert pour un diagnostic des plus exhaustif .
Ils vont donc analyser le bâti de l’ouvrage, les parties communes, ainsi que quelques lots ‘’échantillons’’ avec l’accord des occupants. Le BET qui réalise l’audit énergétique se chargera ensuite d’analyser la consommation globale d’énergie et se renseignera sur les différentes habitudes de chacun (fenêtres ouvertes en permanence, utilisation du chauffage …). Là encore, il est important d’obtenir l’unanimité au sein de la copropriété pour obtenir un diagnostic thermique complet et fiable.
À l’issue de tout cela, le BET devra remettre le résultat de l’enquête ainsi qu’une série de préconisations dans le but d’améliorer la performance thermique de la copropriété. Plusieurs options d’amélioration énergétique et de rénovation seront proposées et l’ensemble devra être documenté et expliqué à l’ensemble de la copropriété. On laisse libre choix aux copropriétaires d’engager ou non des travaux. Il n’y a aucune obligation à ce niveau-là.
Néanmoins, il est bon de garder à l’esprit que ces préconisations visent surtout à améliorer les qualités de l’ouvrage et lui permettre de posséder un meilleur rendement énergétique. À la clé, des économies sur la facture d’énergie pour l’ensemble des occupants.
Bien choisir son BET
Afin d’être sûr de faire appel aux bons professionnels, vous êtes en droit de leur imposer un cahier des charges. L’Ademe en propose sur son site. En demandant au BET de respecter ces engagements, vous vous assurez d’avoir affaire aux professionnels que vous recherchez. Dans le cas où il n’accepterait pas, passez votre route, ces professionnels ne méritent certainement pas que vous vous intéressiez à eux !
Sachez qu’on devra non seulement vous rendre un rapport, mais aussi vous l’expliquer. Vous prendrez alors connaissance du détail des dépenses relatives aux parties communes (chauffage, climatisation …) et vous éclairer quant aux travaux à mettre en œuvre pour corriger les éventuelles failles.
Les BET « rompus à l’exercice » proposeront des travaux en adéquation avec l’entretien du bâtiment. Par exemple, on proposera d’attendre d’effectuer des travaux de rénovation de façade pour s’occuper de l’isoler en même temps. Il en va de même pour la toiture. Si elle a une fuite, pourquoi ne pas profiter des travaux de rénovation pour en améliorer l’isolation ? Le but est aussi de réduire les contraintes engendrées, cela fait partie de ce que doit proposer le BET.
Peut-être vous demandez-vous si l’audit énergétique est obligatoire, sachez qu’il l’est, et doit être voté avant fin 2017. En revanche, les préconisations n’ont aucun caractère obligatoire. Elles ne constituent qu’un constat de l’état de l’ouvrage et de ses qualités énergétiques. Les travaux, à la charge de la copropriété, doivent être décidés par l’unanimité des propriétaires, ils restent donc facultatifs.
Un audit, mais à quel prix ?
Tout d’abord, sachez qu’il n’en existe pas digne de ce nom à 3000 euros ! Si c’est le prix qui vous est demandé, sachez qu’il y a de fortes chances pour qu’il n’ait rien de sérieux ni d’exhaustif.
Il faut compter en moyenne 150 euros par lot. Là encore, ce chiffre reste indicatif dans la mesure où la complexité de l’ouvrage peut venir compliquer la modélisation que doit faire le BET. Sachez que les prix moyens constatés avoisinent les 8000 euros pour 50 lots. C’est une moyenne, le fait d’inclure un architecte à votre démarche peut faire grimper la note, mais là encore, c’est pour obtenir un résultat de qualité et fiable. Personne ne connaît mieux un ouvrage que celui qui l’a conçu.
Prévoyez, avec l’ensemble des propriétaires, un fond destiné à couvrir le coût de l’opération. En payant tous au prorata de ce qui vous appartient, vous vous assurez de n’avoir aucun blocage de la part des membres de l’AG.
La présence d’un conseiller financier peut également faire partie de la formule choisie, parfois les montants des travaux à réaliser étant élevés, il est bon d’avoir des conseils adaptés à votre situation. Cela peut faire monter la facture, mais les conseils peuvent s’avérer éclairés et bénéfiques. Il pourra en outre vous éclairer sur les éventuelles aides que propose votre région. Elles ne sont pas systématiques selon votre situation géographique, mais sachez que ces aides existent.
N’oubliez pas qu’un désaccord trop profond peut venir nuire à la communauté que représente l’ensemble des occupants… Ces troubles peuvent persister longtemps après. C’est pourquoi il est intéressant de se prémunir en faisant appel à un BET qui saura expliquer au mieux l’intérêt collectif que représentent ces travaux.
Peut-être vous êtes-vous demandé s’il fallait faire un DPE ou un audit énergétique ?
Pour une copropriété de plus de 50 lots, il s’agit bien d’un audit. En revanche, à l’issue de ce dernier, vous obtiendrez un DPE individuel, relatif à votre logement. Ce dernier est obligatoire pour du locatif par exemple, le propriétaire est tenu d’informer le locataire sur la classe énergétique du bien qu’il met à disposition.
Quoi qu’il en soit, vous voilà maintenant éclairé sur le caractère obligatoire de cette démarche et sur l’attitude à adopter face aux professionnels à qui vous confierez cette mission.