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Construction de maison : quel type de fondation ?

Par Clémentine , le 10 juillet 2021 - 7 minutes de lecture
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Construire une maison individuelle nécessite la réalisation de plusieurs étapes, dont la mise en place des fondations. Des études doivent être effectuées, surtout si vous pensez construire sur un terrain ayant un sol argileux.  Ces études ont pour objectif de s’assurer que les fondations puissent garantir la stabilité et la solidité de votre maison.

Les fondations

Les fondations doivent être adaptées aux caractéristiques du sol et au poids de la construction, pour garantir la solidité et la stabilité de sa maison. Après avoir effectué les travaux de terrassement, il faut passer à la mise en place fondation dans le respect des normes DTU 13.1 (document technique unifié).

Plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour déterminer le type de fondation à choisir.

  • La nature du terrain.   Construire sur un terrain argileux, sablonneux, ou stable nécessite des fondations adaptées pour chaque type de cas. Pour avoir un ouvrage solide, il faut prendre en compte le type de sol. S’il est argileux par exemple il gonfle sous l’effet de l’humidité et se rétracte pendant les périodes de sécheresse et  impact sur la solidité de l’œuvre. Il faut donc trouver le bon sol (en profondeur) pour pouvoir assoir les fondations de la construction à venir pour lui offrir la stabilité nécessaire.
  • La pente. Du fait que les fondations doivent impérativement être horizontales dans le cas où le terrain est en pente, une fondation en redan  ou en escalier doit être réalisée.
  • La présence ou non d’eau. Que ce soit dans le sol, ou à proximité, la présence d’eau peut entrainer des infiltrations ou des remontées capillaires (humidités). De même, il faut connaitre la profondeur du lieu où se trouve la nappe phréatique s’il y en a, car cela déterminera la possibilité ou non d’avoir un sous-sol.
  • Le risque de gel. La conditionnalité d’implantation d’un projet immobilier dans un lieu présentant un risque de gel est d’avoir des fondations construites hors gel. Cela équivaut à les implanter à une profondeur à laquelle le sol ne risque pas de geler, c’est à dire entre 60 et 90 cm, en fonction des régions.
  • Les autres risques particuliers. Ce sont  les risques sismiques, les risques de sécheresse, les risques de termites, les zones à forte probabilité d’incendie, ou encore un terrain ayant une présence de radon dans les sols. On ne peut passer outre ces paramètres pour l’étude de la fondation adaptée.
  • La nature et la destination du projet. La surface, la forme, et la destination du bâtiment entrent en ligne de compte.

Les fondations superficielles

Dans le cas des terrains sans contraintes particulières, choisir une fondation superficielle est possible. Il faut alors creuser dans des tranchées entre 50 cm et trois (3) mètres. Elle a comme avantage premier le prix : moins onéreuse, et nécessite moins de travaux. En effet, les maisons construites sur des fondations superficielles seront directement assises sur le sol, ou juste très légèrement ancré dans ce dernier (ne dépassant pas les trois mètres de profondeur). Ce genre de fondation ne peut être préconisé que quand la maison à construire n’est pas très élevée, et n’a donc pas un poids conséquent. Si ces conditions ne sont pas remplies, il faut envisager d’autres types de fondations.

Les différentes possibilités étant:

  • La semelle filante ou continue. Effectuée en béton armé en longeant les murs porteurs. Les semelles sont armées: des ferraillages ou armatures métalliques y sont insérés avant coulage.
  • La semelle isolée. De forme ronde ou carrée, une semelle isolée est placée en dessous d’un poteau, si la construction a une structure s’y prêtant (avec poteaux ou poutres).
  • Le radier. Ce type de fondation ressemble à une dalle, mais qui est fait en recouvrant toute la surface de la terre sur laquelle le bâtiment sera assis. Ceci est fait dans le but d’avoir une répartition maximale des charges. Un vide sanitaire peut être laissé entre la terre et la pseudo dalle dans ce type de fondation.

Les fondations semi-profondes

Situées entre trois (3) et six (6) mètres de profondeur, les fondations semi-profondes sont faites pour atteindre le bon sol et sont nécessaires pour des constructions (maisons) à étage sur terrain hétérogène. Elles sont nécessaires pour des constructions où une fondation superficielle n’est pas suffisante et une fondation profonde n’est pas nécessaire. Les raisons qui pourraient pousser à ce choix étant un sol instable : présence de boue, de vase, ou de glissement de terrain.

Elles sont faites à partir de trou allant de deux à quatre mètres,  où un du ferraillage est introduit et du béton couler. Ces puits ainsi creusés et comblés par du béton armé (ferraillage) sont reliés entre eux par des poutres techniquement appelées longrines. Cela donnera de la stabilité à la construction et la charge de la construction sera transmise (reparti) dans le sol.

Pour une maison d’environ 100 mètres carrés, neuf pieux sont nécessaires. Ce nombre devant varier suivant la superficie à construire et l’étude du professionnel.

Les fondations profondes

Les fondations profondes sont requises lorsqu’une fondation superficielle ou semi-profonde n’est pas suffisante pour supporter le poids de la structure, que ce soit du fait de la nature même de la construction (immeuble à plusieurs étages), ou du fait de la nature du sol : argileux, sablonneux … . Il faudra donc creuser pour avoir une profondeur de plus de six (6) mètres et atteindre le bon sol : résistant pour supporter la construction.

Pour pouvoir exécuter une fondation profonde, des pieux sont enfoncés dans le sol. Mais souvent, les micropieux qui ont un diamètre inférieur à 250 mm sont privilégiés. Les micropieux peuvent être en bois ou fait en armature de fer avec un coulage de béton. Un forage préalable du sol peut aussi se faire avant d’enfoncer les pieux ou micropieux selon les caractéristiques en présence. La profondeur dépend du sol ou du terrain où la construction se fait, de la charge à répartir et à transmettre aux fondations, ainsi que de la construction elle même.

Les fondations profondes sont justifiées par plusieurs raisons possibles. Ce sont :

  • Les risques d’éboulement pour un projet avec un sol en pente, ou même en falaise.
  • Les risques de tassement si on est en présence d’un sol argileux ou si le terrain a dû subir un remblai ou une remise à niveau.

Les fondations profondes sont en général les plus couteuses, car complexes, et difficiles à exécuter. Des techniques précises et des ouvriers compétents sont en effet requis pour la réalisation de ce type de fondation.

Compte tenu du fait que 20.000 sinistres annuels avec 35.000 euros en moyenne de dommages par sinistre, sont dus aux fondations ou à la structure inadaptée, pour des constructions effectuées sans étude (charges, sols …). Il faut alors ne jamais négliger l’étape des études avant la construction, même si vous avez préalablement fait le choix de construire votre maison vous-même. Présenter un guide complet du comment et du pourquoi sur les fondations est assez difficile. Mais les quelques réponses à vos questions sont : il faut choisir les fondations pour pouvoir avoir une réalisation présentant un maximum de stabilité et un devis bien orienté en fonction des études techniques. De plus le prix à payer pour faire faire une étude par un professionnel sont moindre comparés aux couts d’une rénovation ou d’un sinistre qui pourrait affecter l’œuvre qui devrait durer toute une vie.

Clémentine

Clémentine travaille pour un Bureau d’Étude Thermique (BET). Écologiste dans l’âme, sa mission est de favoriser la transition et de la rénovation énergétique de l’habitat. Elle participe activement à la réduction de l’empreinte environnementale des logements.