Construction de charpente : quel bois choisir ?

La charpente constitue la structure des maisons. Concrètement, elle supporte toute la toiture et le système d’évacuation des eaux pluviales. Auparavant, la charpente en bois était la seule présente sur le marché, mais actuellement, l’ossature métallique prend le dessus, et a pris une part non négligeable du marché, en proposant une meilleure performance mécanique. Malgré cela, le bois reste encore le matériau préféré de plusieurs personnes qui réalisent un projet de construction ou des travaux de rénovation de charpente. Si vous pensez opter pour ce choix, vous devez bien choisir le type de bois à utiliser.

Les deux grandes catégories de bois

Les bois les plus utilisés dans la construction d’une charpente sont classés suivant deux catégories en fonction de leurs essences : les bois issus de feuillis et les bois issus de résineux. Chacune de ces essences ont des caractéristiques propres qui peuvent représenter des avantages ou des inconvénients pour chaque élément de la charpente.

Les bois issus de feuillis, de façon générale, se démarquent par leur durabilité et leur résistance. De ce fait, ils constituent le meilleur élément pour les matériaux apparents. Ils ont aussi une belle coloration et un aspect global esthétique qui peuvent devenir un élément de grande valeur pour la décoration (charpente apparente). Les bois issus de feuillis les plus courantes dans la construction d’une charpente sont le chêne, le frêne, le hêtre, le peuplier et le châtaigner.

Les bois issus de résineux sont riches en matières résineuses dans leur écorce. Ils sont très présents dans les régions tempérées. En comparaison avec les feuillis, ils sont très abondants. En France, par exemple, ils occupent le tiers de la forêt. Les bois issus de résineux les plus courants sont le sapin, l’épicéa, le pin, le douglas et le mélèze.

La fabrication de la charpente peut mélanger les deux essences, en faisant une composition de choix multiples pour chaque élément qui la constitue. Vous pouvez par exemple choisir le chêne pour les poutres et les poteaux et opter pour le peuplier pour les pannes.

La particularité de chaque bois appartenant à ces deux catégories

Chaque bois, à part son essence, a sa particularité. Ces spécificités vous aideront à choisir plus facilement quel type du bois est favorable pour chaque élément de la charpente (poutre, poteaux, …).

Les bois issus de feuillis

Les bois issus de feuillis sont en général robustes et très denses. Mais chaque bois a encore ses caractères propres (qualité ou défaut).

Le chêne étant le plus populaire. Ce bois ne craint ni la condensation ni l’humidité, il résiste bien à l’eau. Mais avant d’être travaillé, il doit être séché à l’air libre pendant plusieurs années pour être durable.

Le frêne a la particularité d’être dur. Ce bois est très recommandé pour l’ossature d’un escalier, les limons ou encore les marches. Il peut être aussi utilisé dans l’agencement sous la charpente ainsi que pour la menuiserie. Par contre, il n’est pas très conseiller pour les structures comme les pannes ou les poutres.

Le hêtre est un bois dur et très lourd. Sa grande sensibilité à l’eau et à l’humidité constitue son plus grand handicap. Il n’est pas alors destiné pour la structure portante d’une charpente, mais pour les parquets, les escaliers et l’ébénisterie.

Le peuplier a un prix très accessible, et est facile à trouver. Depuis la standardisation de sciage, il est écarté pour la construction de charpente, même s’il était le matériau le plus utilisé dans la charpente traditionnelle. Il est actuellement choisi pour la couverture de la toiture : à savoir l’ardoise ou la volige.

Le châtaigner est le bois le plus résistant aux insectes et aux champignons. Il est alors plébiscité pour les habillages extérieurs comme le bardage. De plus, il pousse 4 fois plus vite que le chêne.

Les bois issus de résineux

Ils poussent plus rapidement que les feuillis, donc ils sont moins chers et très économiques. De plus, ils sont très résistants en flexion et en compression, ce qui fait d’eux des bois adaptés à la construction d’une charpente. Par contre, ils sont très sensibles aux attaques des termites, des insectes et des champignons et sollicite donc un traitement assez rigoureux avant son utilisation.

Le sapin a la particularité d’avoir un fil long et droit. Vous pouvez facilement obtenir avec ce bois des sections et des dimensions importantes. Ils conviennent alors pour les fermettes. L’épicéa a la particularité de posséder des caractéristiques semblables au sapin.

Le douglas est le bois le plus écologique, et est ainsi plus utilisé pour la charpente extérieure.

Le pin se distingue par sa durabilité et sa résistance. Par contre, c’est un matériau très lourd. Il est convient moins pour les poutres, mais est parfait pour les poteaux porteurs de charges fixées rigidement au sol.

Le mélèze est le bois le plus riche en résine. De ce fait, il résiste parfaitement à la sècheresse. Il est également imputrescible, très résistant aux insectes et aux champignons. Ce bois est très apprécié pour la charpente, le bardage et la menuiserie.

Les réglementations sur l’utilisation de bois dans les charpentes

Qu’ importe l’essence du bois choisi, ce dernier doit avant tout répondre aux deux critères bien définis par la réglementation en vigueur : la classe d’emploi et celle de résistance.

La classe d’emploi est déterminée par la norme NF EN 335-1 à 3. De 1 à 5, elle définit la résistance du bois face à l’humidité et sa tenue dans le temps, 5 étant la plus élevée. Si vous songez à fabriquer une charpente en bois, il faut que les matériaux utilisés répondent à la classe d’emploi 2 au minimum, essentiellement ceux de l’ossature. Cette classe est pour les charpentes des maisons, à l’abri des intempéries et de l’humidité. Si la charpente est posée à l’extérieur, et se trouve confrontée à un environnement agressif, la classe d’emploi devrait être au minimum 3, comme pour les abris de voiture ou les vérandas.

La classe de résistance désigne un paramètre mécanique du bois. Il doit satisfaire à des critères de résistance définis, dont celle à la flexion, à la traction, à la compression et au cisaillement. Ces critères mécaniques sont accompagnés de critères visuels, qui écartent dès qu’une anomalie de son apparence se présente. Le classement visuel, défini par le classement ST-I, ST-II ou ST-III précède alors le classement mécanique, défini par le classement C18, C24, C30 ou D30.

Les avantages d’une charpente en bois

La charpente métallique est très avantageuse pour ses performances mécaniques face à la charpente en bois. Mais malgré cette grande différence de résistance et de durabilité, beaucoup de personnes optent encore pour le bois, et ce, pour plusieurs raisons.

Le bois est très reconnu pour ses qualités en matière d’isolation thermique. Il est donc beaucoup plus intéressant pour gagner en confort d’utiliser le bois plutôt que le métal. Il constitue une solution efficace pour les exigences de performances thermiques.

L’aspect du bois reste toujours le meilleur style pour un intérieur particulier. Les bois sont sophistiqués et apportent une touche rustique dans une maison. Ils se marient bien avec les styles anciens ou scandinaves. Pour une structure très visible, jouer avec l’apparence du bois afin de bien souligner l’intérieur d’une maison peut être un élément clé pour une décoration traditionnelle.

Même si le prix varie selon l’essence du bois et sa complexité, la charpente en bois reste une solution économique. Face à la charpente métallique, le bois est moins cher, et ne requiert qu’un minimum d’accessoire pour son assemblage. Le système de l’assemblage se fait avec des vis de fixation, des emboîtements et des platines aux faibles besoins énergétiques, contrairement aux charpentes métalliques qui nécessitent un assemblage par soudure.

La charpente garantit la constitution de l’ossature d’une maison et maintient sa stabilité. Si vous avez un projet de construction d’une charpente en bois, il est important de bien choisir les matériaux pour assurer une construction durable et performante. Les bois de qualité sont alors issus des feuillis ou des résineux, répondent à la norme NF, appartenant au moins à la catégorie 2 pour les charpentes intérieures et catégorie 3 pour les charpentes extérieures. Le traitement est nécessaire des fois pour répondre à ces exigences normatives.