Energie & éco-construction

Isolation thermique de toiture : définition et utilité

Par Clémentine , le 22 novembre 2021 , mis à jour le 18 mars 2022 - 7 minutes de lecture

Les deux tiers des logements français ont été construits avant la mise en place de la réglementation RT 2012 sur les exigences thermiques . De ce fait, ces maisons n’ont pas une isolation thermique très satisfaisante. Afin d’encourager les particuliers à entamer des travaux d’isolation thermique de la couverture, ainsi que des combles de leur logement afin de réduire leur consommation en énergie, l’État prévoit des aides financières incitatives.

Pourquoi faire une isolation thermique de la toiture ?

Selon l’ADEME, ou agence de transition écologique, si vous avez des combles mal isolés, ils seront responsables de 25 à 30 % des pertes de chaleur dans votre maison.  Avec ces statistiques, il est facile de comprendre à quel point une bonne isolation thermique du toit est importante pour faire des économies et réduire la consommation en énergie.

À part les avantages économiques, entamer des travaux d’isolation du plafond ou des travaux de rénovation de la toiture améliorera considérablement le confort thermique de votre habitation.

Vous limiterez entre autres ce qu’on appelle l’effet de « paroi froide », en supprimant les ponts thermiques, qui sont les points de rupture de l’étanchéité, et qui sont assez nombreux au niveau du toit. Cela permettra d’augmenter l’efficacité énergétique d’une maison.

Les  méthodes d’isolation thermique d’une toiture

Les travaux d’isolation thermique d’une toiture sont plus rentables que les travaux d’isolation des murs. Vous réaliserez ainsi plus d’économie d’énergie et de chauffage. La question qui se pose alors est : pourquoi ? C’est parce que l’air chaud est plus léger que l’air froid. L’air chaud va donc monter vers le plafond et les combles. Il va s’échapper par les ponts thermiques. C’est donc mieux d’isoler avant tout les combles plutôt que les murs. Dans l’optique d’isoler les combles et la toiture, il y a quelques types de mises en œuvre qui sont envisageables, suivant la nature des combles.

L’isolation thermique des combles aménagés sous la toiture

Par définition, les combles aménagés se trouvent sous la toiture. Ils peuvent faire l’objet de travaux suivant ces techniques d’isolation : isolation des combles par l’intérieur ou l’isolation des combles par l’extérieur.

  • Isolation des combles par l’intérieur : c’est une technique qui est très utilisée. Elle est simple à mettre en œuvre et est plus économique. Cela consiste à poser un isolant sous forme de panneau semi-rigide. Vous pouvez également choisir un rouleau pour contrer les éléments d’une charpente en bois (entre ou/et sous les chevrons). Pour les panneaux, il est conseillé de poser une membrane pare-vapeur.
  • Isolation des combles par l’extérieur : cette technique est à la fois plus complexe et plus chère. C’est une technique qu’on appelle également « sarking ». Elle permet de garder la surface des combles aménagés intacte. Cela nécessite une dépose de la toiture pour installer l’isolant en panneau ou en roulant. Cette méthode s’inscrit dans le cadre d’une rénovation globale de la charpente en bois ou du toit.

Isolation des combles perdus

Si vous avez des combles qui ne sont pas habitables, vous devez peut-être penser à une isolation par l’intérieur du plancher en bois. Vous pouvez utiliser comme méthode la pose d’isolants en rouleaux ou en vrac sous le toit. Vous pouvez aussi faire des travaux d’isolation par insufflation de l’isolant. C’est l’idéal pour les combles qui ne sont pas accessibles.

Il faut savoir que si vous isolez les combles de votre toiture, il se peut que l’hydrothermie de la demeure change. Cela peut engendrer une formation de vapeur d’eau dans le toit. Afin de limiter ce risque, il est fortement conseillé de revoir l’isolation en installant une membrane pare-vapeur. Le mieux serait aussi de confier les travaux liés à l’étanchéité de votre toiture à un professionnel, qui est le plus à même de savoir quelle mise en œuvre est la plus adaptée, suivant la configuration de la maison. Le plus judicieux serait de demander plusieurs devis aux spécialistes en couverture afin de comparer les prix et prendre le meilleur des décisions.

Quels matériaux isolants pour l’isolation de la toiture ?

Choisir un isolant performant pour le toit d’une maison

Un isolant efficace offrira avant tout à la maison de meilleures performances thermiques et limitera la perte d’énergie. On la sélectionne selon quelques critères :

  • La conductivité thermique : c’est un coefficient, mesurée en W/m.K qui traduit la capacité de l’isolant à transmettre la chaleur. Si elle est faible, l’isolant affiche une bonne performance. Les plus performants des isolants affichent une conductivité entre 0.025 à 0.05 W/m.K.
  • L’épaisseur de l’isolant : vous pouvez jouer sur ce facteur pour augmenter l’efficacité thermique. Plus cette épaisseur est grande, plus le matériau est isolant.
  • La résistance thermique : cet indice est exprimé en m²K/W. Elle correspond à la capacité de l’isolant à résister aux transferts de la chaleur. Si un matériau a une résistance thermique au-dessus de 4, c’est un bon isolant.

Les isolants pour l’isolation thermique d’une toiture

Si vous projetez une rénovation complète, ou simplement pour renforcer l’isolation thermique de la toiture, vous devez choisir le bon matériau. Les hauteurs sous plafond peuvent affecter le type d’isolant à choisir. Voici quelques isolants qui peuvent améliorer la résistance thermique de la couverture et des combles.

  • La laine de verre ou la laine de roche, qui est une laine minérale disponible en rouleaux, panneaux et projection. Elle a une bonne isolation phonique et sa conductivité thermique est de 0,031 à 0,044 W/m.K.
  • Le polystyrène : expansé (PSE), extrudé (XPS) ou Polyuréthane (PUR) est disponible en mousse ou en plaque. L’isolation phonique qu’il offre est assez moyenne. Sa conductivité thermique se trouve entre 0.023 à 0.038 W/m.K.
  • La laine végétale (chanvre, coton, lin, etc.) dont le conditionnement est en vrac, en rouleau, ou en panneau. Son isolation phonique est mauvaise. Sa conductivité thermique est de 0.038 à 0.042 W/m.K.
  • La ouate de cellulose est disponible sous forme de flocons. Elle offre une bonne isolation phonique et sa résistance thermique est de0.039 W/m.K
  • Enfin, le liège expansé, en panneau ou en rouleau a une résistance phonique de 0.038 à 0.043 W/m.K.

Vous devez savoir que la résistance thermique dépendra directement de l’épaisseur de la conductivité thermique des isolants. Dans ce cas, c’est possible qu’elle soit différente pour un même matériau.

Le prix de l’isolation

Il y a quelques paramètres qui vont influer sur le prix de l’isolation. Il y a d’abord le type et la performance de  l’isolant (laine minérale, synthétique ou animale), ensuite la résistance thermique, le prix de la main d’œuvre et la méthode utilisée. Le type d’isolants est également un critère qu’il ne faut pas négliger. Le prix moyen que l’on voit sur les sites professionnels se trouve entre 40 à 90 euros le m² (pose et matériaux isolants compris). Pour une isolation par la méthode sarking, il faut préparer un budget d’à peu près 100 à 280 €, main d’œuvre incluse.

Quelques aides pour le financement de l’isolation du toit

Pour que les Français soient plus enclins à effectuer des travaux d’isolation, le gouvernement offre un dispositif d’aides financières pour les personnes qui veulent améliorer l’isolation de leur toit. Il y a des aides comme MaPrimeRénov, l’éco-prêt avec un taux zéro, ou encore la prime énergie. Ces financements sont là pour inciter les propriétaires à entamer des travaux d’isolation à moindres coûts ou à coûts amoindris.

Clémentine

Clémentine travaille pour un Bureau d’Étude Thermique (BET). Écologiste dans l’âme, sa mission est de favoriser la transition et de la rénovation énergétique de l’habitat. Elle participe activement à la réduction de l’empreinte environnementale des logements.