Travaux et entretien

Construction de maison : le budget nécessaire à la mise en place d’un assainissement individuel

Par Thierry , le 29 décembre 2021 - 10 minutes de lecture

De nombreuses habitations ne peuvent être raccorder au réseau d’assainissement collectif. Pourtant, l’État exige que tout logement bénéficie d’un dispositif d’assainissement et de traitement des eaux usées respectant les normes en vigueur. Pour se conformer à la loi, il est nécessaire de mettre en place une méthode de drainage individuel. Voyons alors les démarches à exécuter, ainsi que le budget à prévoir pour l’installation, l’entretien et le contrôle des systèmes d’assainissement individuel optimaux.

Assainissement individuel : c’est quoi ?

En construisant un logement individuel, vous avez le choix entre deux possibilités d’assainissements : individuel ou collectif. Grâce au tout-à-l’égout ainsi qu’aux stations d’épuration, votre logement peut être relié aux systèmes collectifs. Dans le cas où le raccordement au tout-à-l’égout est impossible, il faut installer des systèmes d’assainissement non collectif ou ANC. Pour cela, les fluides (ou eaux usées) venant des lavabos, de la douche, du lave-linge, mais aussi celles des toilettes passent par un seul traitement spécifique pour être filtrés avant de se retrouver dans la nature. C’est une étape essentielle pour garantir la protection de l’environnement et du sol et afin de s’assurer la santé de tous.

Chaque commune a l’obligation de faire paraître, dans son projet de plan local d’urbanisation (ou PLU), les différents endroits à assainir collectivement et les ANC. Il est aussi important de préciser que la mairie peut donner des aides en assurant les installations sur la demande du propriétaire. Toutefois, cette possibilité reste facultative. Par contre, son implantation assure la collecte, la réalisation d’un prétraitement, la purification et le rejet des flux malpropres. De ce fait, les liquides sont traités principalement par l’épuration.

Pour séparer le fluide et les matières solides appelées boues, le liquide est placé dans un endroit étanche. Ensuite, en utilisant divers techniques, les fluides traités passent dans un dispositif d’évacuation particulier. Les risques de pollution des eaux sont éliminés naturellement. L’eau purifiée se retrouve par la suite, dans le milieu naturel.

Quels sont les différents types d’assainissement ?

Pour vous assurer la mise en place des meilleures filières d’assainissement, rien ne vaut la présence d’un professionnel. Il peut donner des aides inestimables et peut être le meilleur guide pour vous aider à faire aboutir vos travaux. Il peut également vous procurer des conseils bien avisés pour le bon fonctionnement de votre projet, ainsi que pour le chiffrage des coûts (le devis) de vos travaux. Surtout qu’il est possible de choisir entre différentes mises en œuvre des filières.

Le plus courant est l’épandage souterrain. Il est plus adéquat à un type de sol perméable. Il est très résistant et ne requiers que peu d’entretien. Par contre, cet épandage réclame l’utilisation d’une surface importante.

Puis, le filtre à sable ou lit filtrant est une technique à prioriser quand il n’y a pas assez d’espace. Mais aussi quand il doit être installé à proximité d’une nappe phréatique. En général, le dispositif est réalisé verticalement. Pour la mise en place d’un assainissement à base de filtre compact, il faut compter entre 8.000 et 11.000 euros.

Cependant, quand les sols sont étanches, vous pouvez opter pour un filtre ou un dispositif horizontal. Dans certaines conditions, il est également indispensable de le compléter avec un conduit. Cela est essentiel lorsque le sol dispose d’une perméabilité faible ou quand il se trouve près d’une rivière.

Le tertre d’infiltration est à préconiser dans le cas où le niveau de la nappe phréatique est proche du terrain naturel. C’est aussi une meilleure option quand le cours d’eau pour les rejeter est inexistant. Les spécialistes que vous contacterez doivent alors créer une surélévation afin d’implanter le lit filtrant. Quant aux filtres compacts, ils sont plus adaptés pour les résidences secondaires. Pour les installer, il faut compter entre 8.000 et 11.000 euros. Pour leur réalisation, un massif filtrant de fibre de coco, de zéolithe, de laine ou d’autres matériaux prend la place du sable. Néanmoins, vous devez prévoir une surface de plus de 20 mètres carrés pour son emplacement.

Remplaçant la fosse septique, la fosse toutes eaux polluées est une solution efficace. D’autant plus que celle en septique n’a été créée que pour l’évacuation des reflux vannes venant directement des toilettes. Par contre, la deuxième peut traiter la totalité des liquides encrassés. L’exécution de cette méthode est obligatoire lors de la construction d’une maison neuve. Elle coûte entre 3.500 et 8.000 euros pose incluse. Il existe une fosse toutes eaux qualifiée de haut de gamme, mais prévoyez entre 5.000 et 10.000 euros pour pouvoir en être doté.

Pour sa conception, vous avez le choix entre deux types de matériaux que sont le plastique et le béton. La ventilation de la cuve en PVC est obligatoire. Car si la cuve n’est pas bien aérée elle peut engendrer de mauvaises odeurs. Qu’importe alors votre choix, son implantation ne doit pas se faire à la légère. Par conséquent, l’installation du système individuel doit se faire à plus de 3 mètres de votre maison, mais aussi à plus de 5 mètres d’un arbre et de la limite de votre logement.

Il existe aussi une méthode n’ayant que peu d’emprise sur le sol: la micro station d’épuration. Elle est très pratique sur les zones à surface réduite, puisqu’elle n’exige que peu de place. La plus écologique des techniques existantes est sans doute la phytoépuration. Elle a un coût qui varie entre 7.500 et 11.000 euros. Elle offre une alternative performante, esthétique et verte. Cette solution utilise des bactéries existantes dans les racines des plantes pour nettoyer l’eau. Des bactéries aérobies absorbent les substances physiques. Par la suite, elles les transforment en matière non organique que les plantes vont facilement digérer. De leur coté, grâce à leurs racines, ces végétaux vont fournir l’oxygène et les aides indispensables pour la survie des bactéries. En ce qui concerne l’espace, il faut compter entre 2 et 5 mètres carrés de végétaux par personne. C’est une alternative à la fois économique et écologique.

Le budget nécessaire pour avoir un système d’assainissement autonome et optimal

Quel que soit le type de filière que vous allez choisir pour votre logement, vous devez penser aux prix et aux dépenses indispensables à engager pour sa conception, d’autant plus que pour l’exécution des travaux d’assainissement il faut suivre plusieurs étapes primordiales. Pour commencer, il est indispensable d’entreprendre une étude des sols. Le but de cette manœuvre est de savoir précisément la nature de votre terrain, mais surtout de sélectionner la technique ayant la conformité appropriée. Ce choix dépend grandement du nombre d’occupants. De plus, elle est exigée par le Service public de l’ANC.

La validation de l’étude et l’obtention des devis doivent être octroyées par l’autorité compétente. Pour cela, vous devez solliciter l’intervention de professionnel qualifié et
compétent. L’étape suivante concerne les fouilles et le raccordement. En général, la filière non collective à exécuter commence par un prélèvement d’échantillon de terre. C’est essentiel afin d’assurer le système de raccordement aux différents réseaux existants. Ce genre de projet exige également la mise en place de plusieurs fouilles. Il est indispensable de suivre les normes. Il faut alors poser un raccordement d’eaux usées. Cela s’avère aussi nécessaire pour assurer celui des eaux pluviales. Pour l’évacuation du trop-plein, la pose d’un caniveau est impérative. Sans oublier que pour garantir le bon fonctionnement des stations d’épuration, il est nécessaire de réaliser un raccordement d’électricité.

Ensuite, il faut créer des puits perdus. Ils disposent d’un fond perméable protégé par un certain type de matériaux comme les cailloux. Ils ont pour rôle d’absorber toute forme de l’eau. Généralement, la création d’un grand nombre de puits perdus est nécessaire. En fonction de la nature du terrain et des travaux à exécuter, les coûts pour leur réalisation sont très conséquents, mais en général, ils varient de 900 a 3.000 euros. Une fois les différents ouvrages effectués, vous devez faire le remblayage (environ 750 euros). Il sert à donner un aspect plus soigné à votre extérieur. L’utilisation des engins de chantier est un choix judicieux, même si ce type de méthode a un coût plus élevé.

Il est important de préciser que toute étude et tous travaux à entreprendre exigent des coûts importants. Pour déterminer exactement le prix et le devis, vous devez contacter un professionnel. Surtout que la réalisation de chaque tâche demande des compétences spécifiques. Chaque étape ne représentant qu’une partie du budget de l’installation complète.

Enfin, pour la plupart des systèmes, le coût dépend de nombreux critères. Il est donc impératif qu’un guide vous suive dans vos travaux. Il va prendre en compte la capacité du produit, les matériaux utilisés, le mode de traitement sélectionné, la méthode d’évacuation, mais aussi les équipements intégrés. Sans oublier que pour atteindre les objectifs fixés, il faut aussi l’acquisition et l’utilisation de certains outils et fournitures. En prenant en compte les diverses étapes exposées précédemment, le prix total peut varier entre 3.500 euros et 7.000 euros.

Les entretiens et contrôles indispensables à entreprendre

En fonction des solutions que vous avez choisies, l’entretien, le contrôle et la vidange sont  importants. Pour une cavité avec un filtre à sable, il est inutile de l’entretenir
régulièrement. Certainement, dans une maison accueillant quatre individus, il suffit d’effectuer une vidange du filtre tous les 4 ans pour s’assurer son bon fonctionnement. Le prix d’une vidange étant compris entre 150 et 300 euros.

Contrairement à cette dernière, la microstation d’épuration demande un prix et un coût d’entretien plus élevés. Cela est dû au fait qu’elle est plus compacte et que son volume de stockage est restreint. Elle réclame donc une vidange fréquente. Pour son installation il faut dépenser entre 6 500 et 12 000 euros.

Par ailleurs, après que le drainage non collectif soit réalisé, le SPANC doit effectuer un contrôle périodique des installations pour vérifier le bon écoulement des liquides. La fréquence du contrôle est fixée par la collective compétente qui prescrit les messages nécessaires et guide au mieux l’intervention du spécialiste. Pour assurer sa mission, l’équipe du SPANC ouvre la trappe et vérifie le volume de boues dans les trous. Ces niveaux doivent respecter des degrés de conformité bien précis. Ainsi, la hauteur des boues pour la fosse doit représenter 50% du niveau maximal. Tandis que pour les stations et les filtres compacts ce maximum est de 30% de boues.

Thierry

Thierry possède sa propre agence d’architecture. Il accompagne les particuliers depuis la création des plans de leur logement, en passant par la réalisation des démarches administratives jusqu’à la coordination des différents artisans en charge des travaux.