Travaux et entretien

Les différentes étapes de la construction d’une charpente

Par Thierry , le 1 novembre 2021 - 9 minutes de lecture
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La conception et les travaux de construction et de réalisation d’une charpente ou d’une ossature de maison (que ce soit pour les murs ou la toiture) sont opérations relativement complexes. Ils nécessitent des connaissances techniques et pratiques approfondies en bricolage. Un simple bricoleur  dimanche ne peut pas s’improviser comme constructeur de composants de bois ou de métal, servant de squelette de soutien à sa maison. Ce travail de construction ne doit donc pas être pris à la légère. Il est préférable de faire appel à un professionnel pour ces étapes cruciales. Toutefois, même si vous faites appel à un constructeur pour les travaux de gros œuvre de votre maison, il faut connaître et avoir des notions sur les différentes étapes pour construire l’armature de votre habitation, afin de mieux appréhender les différents états de votre chantier de construction.

L’importance d’avoir une charpente bien construite

Dans toute étape de conception, l’armature est un élément indispensable à toute habitation. Elle désigne l’architecture (la plupart du temps en bois, occasionnellement en métal) posée sur les murs supérieurs de votre domicile.

Elle a pour but de supporter et stabiliser le revêtement de la toiture de votre maison, mais également de vous protéger contre le vent, la pluie, la neige, la grêle, etc. Elle garantit donc la solidité de votre maison.

Conception d’esquisses et de plan

Cette étape préalable est essentielle avant d’établir le chantier et de vraiment commencer les travaux de construction. Vous pouvez participer à l’élaboration des plans, afin d’économiser le budget pour votre projet. Quoi qu’il en soit, n’hésitez jamais à solliciter l’expertise d’un artisan charpentier, architecte, bureau d’études, ou société dédiée pour vous accompagner.

Ce prestataire devra connaître toutes les règlementations en vigueur dans votre localité, c’est-à-dire concernant le Plan local d’urbanisme ou PLU. C’est cette règlementation qui définit s’il est possible ou non de réaliser votre structure, en fonction de l’agencement de votre maison et de vos toitures. Par ailleurs, ces prestataires peuvent vous assister dans les démarches relatives à votre souhait de conception d’armature.

  • Souscription d’assurance contre les éventuels dommages ;
  • Obtention de permis de construire auprès de la mairie ;
  • Souscription à la garantie décennale.

Charpente traditionnelle

C’est la plus utilisée dans toutes les habitations des villes et campagnes. Elle se divise en plusieurs constituants en bois, à savoir les chevrons, pannes, et fermes. Construire des combles aménageables est possible avec une armature classique. Un spécialiste du métier saura déterminer tous les modules de charge qui vont servir d’appui aux aménagements et couverture (isolants, toiture, puits de lumière…).

Chaque élément porte un nom différent, selon son emplacement sur l’appentis. On distingue l’arbalétrier, échantignolle, jambe de force, les pannes faîtières et sablières… Le matériau le plus utilisé est l’arbre d’épicéa, le chêne, châtaignier, peuplier ou le sapin. Si besoin, il peut être nécessaire d’appliquer un enduit spécial au squelette, pour lutter contre les champignons et les insectes xylophages qui détruisent le bois.

Les différents types d’ossatures pour maison

Armature industrielle

Elle commence à être populaire auprès de plusieurs ménages. Le type préconçu ou préfabriqué attire par sa praticité et sa rapidité de pose. En effet, elle est fabriquée en usine, et se compose de fermettes. Il existe également des charpentes construites de manière personnalisée, selon le plan que vous souhaitiez suivre. Ce type d’installation est possible aussi bien pour les combles perdus que les combles aménageables.

Armature en lamellé-collé

D’esthétique lisse et brillante, elle est plus adaptée aux grands immeubles d’entreprises et bâtiments administratifs. Elle offre aussi des possibilités plus étendues au niveau de la forme et du design : des formes en losange, parallélépipède, arrondies…

Sa résistance est également plus élevée qu’une charpente classique en bois. Pour ce faire, on superpose puis on colle des lamelles rabotées et parallèles les unes aux autres.

Armature métallique

Avec son squelette en acier et métal, c’est la moins légère parmi les autres types de supports. Elle offre de nombreuses possibilités de formes, mais est aussi robuste et rapide à mettre en place. C’est l’alternative la plus économique comparativement à l’architecture en bois. Le seul souci quel est qu’elle est moins esthétique comparé à aux autres structures.

Armature béton

C’est la plus solide et la plus pérenne. Elle convient particulièrement pour les toitures plates, en raison de sa solidité pour les terrasses aménageables. De plus, cette architecture bétonnée possède des avantages de taille : elle est ignifuge. C’est-à-dire qu’elle ne peut pas brûler. Elle est aussi imputrescible, étanche, insensible aux champignons et insectes. Le spécialiste de ce type d’œuvrage est le maçon.

Bien choisir les matériaux de revêtement

Le revêtement sert à donner un aspect esthétique à la charpente, tout en renforçant son étanchéité. Vous pourrez trouver de nombreux types de couvertures dans les commerces en ligne ou physiques. Ces couvertures prennent la forme de plaques rectangulaires ou de tuiles. Vous avez de nombreuses matières de construction au choix :

  • la terre cuite (argile) ;
  • ardoise artificielle ;
  • ardoise naturelle ;
  • le béton ;
  • le zinc ;
  • le bitume ;
  • bac acier.

Les prix varient au , en fonction du matériau choisi. Voyons à présent chaque étape de la conception d’un squelette.

Assemblage des constituants de charpente traditionnelle

L’assemblage des constituants d’armature se fait au sol, dans le but de faciliter la pose de squelette. Cette opération consiste à assembler les fermes, c’est-à-dire les modules destinés à porter le faîtage, les pannes, poutres et bastaings. Vérifiez l’alignement de chaque panne au niveau de la base. Installez les modules de fixation ventrières et sablières, puis les liteaux. Posez les morceaux rectangulaires (chevrons) au-dessus des pièces de fixation. Par ailleurs, il est nécessaire d’adapter le nombre de bastaings selon la forme et le poids de votre appentis, afin d’éliminer le moindre risque d’effondrement.

Pour fixer les éléments de manière plus pratique, nous vous conseillons d’utiliser des vis tire-fonds, et non des pointes de clous. En effet, en cas de modification, les pointes de clous sont extrêmement difficiles à arracher, et peuvent alors abîmer les modules de charpente. Vous avez le choix entre plusieurs méthodes de combinaison, dont :

  • combinaison double embrèvement ;
  • combinaison par pointes de clous ;
  • l’embrèvement avant ou arrière ;
  • l’enture à mi-bois ou à sifflet.

Le fusionnement le plus courant se fait par boulons ou par tenon-mortaise. Une fois tous les constituants assemblés, on les positionne sur l’habitation à l’aide d’une grue. Cette opération requiert beaucoup de technique et de précision, c’est pourquoi nous vous recommandons de faire appel à un spécialiste dans ce type de projet.

Ce professionnel dispose des compétences nécessaires à la réalisation des travaux, tout en respectant les règlementations relatives à la conception et la pose des structures : calculs et conceptions, résistance à l’incendie…

Montage des constituants d’ossature en bois

Après la combinaison, il faut reposer chaque ferme (reliées à des pièces de fixation horizontales) sur les poteaux porteurs ou les murs. Cette opération permettra de renforcer la solidité de l’architecture dans son ensemble.

Il est à noter que les bastaings doivent être fixés à chaque quarantaine ou soixantaine de centimètres, suivant le sens de la pente de votre toiture. Les bastaings ont pour rôle de transmettre la lourdeur de l’ensemble du toit aux fermes. C’est sur ces composants rectangulaires qu’il faut fixer les liteaux. Ces derniers servent à accrocher les éléments de revêtement (ardoises, tuiles…).

Fusionnement et montage de squelette industriel

Pour les fermettes des charpentes industrialisées, on utilise en hauteur des composants en bois, qui prennent la forme de N, M ou W.  Ces composants sont supportés par des parties inclinées qu’on appelle arbalétriers. On ajoute alors des fermes ou des composants de bois sous les rampants, en prenant appui sur les murs latéraux. Elles seront également complétées par des poutres qui amélioreront la solidité de l’architecture.

Fusionnement et montage de la structure métallique

L’ossature métallique utilise des fermettes en métal, le plus souvent en forme de W. On utilise aussi des poutres en métal ou en bois pour créer des ouvertures, installer une fenêtre de toit ou rendre les combles aménageables. Faites appel à un charpentier professionnel pour la mise en place d’entraits hauts et des poutres inclinées qui suivent la pente du toit. Si besoin, un solivage sera aussi utile pour servir de soutien aux charges du sol.

L’importance de faire appel à un expert

En temps ordinaire, nous vous conseillons toujours de confier l’exécution de votre chantier à une société ou un artisan expert. N’hésitez pas à demander, puis comparer plusieurs devis, afin de trouver les tarifs qui puissent convenir à votre budget.

Quoi qu’il en soit, le prestataire devrait pouvoir vous proposer une garantie décennale. Cette dernière est utile au cas où le squelette subit des dommages ou des erreurs de calcul dans sa conception et sa pose. Profitez de cette occasion pour réaliser l’isolation thermique et acoustique, et les autres finitions: le sol, les cloisons et les rampants.

En conclusion, la conception d’une architecture est un chantier de grande ampleur, nécessitant des techniques, outils, et matériaux avancés. À moins que vous soyez un bricoleur vraiment avancé, il est préférable de solliciter l’assistance d’un spécialiste en la matière.

Thierry

Thierry possède sa propre agence d’architecture. Il accompagne les particuliers depuis la création des plans de leur logement, en passant par la réalisation des démarches administratives jusqu’à la coordination des différents artisans en charge des travaux.